LA COLLECTION DANS l'HISTOIRE DE L'ÉLECTROACOUSTIQUE
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1913-1945
LES PREMIERS BALBUTIEMENTS



1923
France
László Moholy-Nagy publie dans « Der Sturm », l’article « La nouvelle création en musique » (« Neue Gestaltung in der Musik. Möglichkeiten des Gramophons ») où il y évoque les possibilités créatives du phonographe.

Détournement du potentiel des outillages électroniques
Cette tendance, qui est aussi une attitude esthétique, est très importante. Elle a vu le jour vers 1929 avec des essais comme « Weekend » de Walter Ruttman. Un film sans images qui fut, en fait, le tout premier essai de montage de sources sonores différentes.

La naissance de la musique concrète en 1948 est aussi associée à cette idée de détournement, car c’est à partir d’un défaut de gravure d’un disque (le sillon fermé) que Pierre Schaeffer constata qu’un son enregistré pouvait signifier plus et autre chose que ce dont il était la trace. Cela le mena à faire, par la suite, ses premières expériences de « musique concrète ». De même, des arts de performances tels la gravure ou le dessin effectué en direct sur des pellicules de films par des gens comme Pierre Hébert trouvent leurs origines dans des essais comme ceux de Norman McLaren qui créèrent du son et de l’image directement sur de la pellicule vierge.

D’autres artistes, tels John Cage, Hindemith, etc., utilisèrent ces technologies comme des instruments en soi. Le tourne-disque fut d’ailleurs souvent considéré dans ces années comme un « instrument de musique » par certains commentateurs de l’époque (André Coeuroy, notamment). Ces idées furent sans suite, mais le tourne-disque et le disque vinyle feront un retour spectaculaire sur la scène au moment même de leur disparition annoncée, vers 1986, via notamment le Rap et les Disc Jockeys qui s’en serviront pour créer des sonorités inusitées (scratching, zapping, mix, etc.).

Au milieu des années 50, certains poètes — Henri Chopin et Bernard Heidsieck en premier lieu — commencèrent à utiliser le magnétophone comme moyens d’étendre les possibilités expressives de la poésie. À l’image des poètes « lettristes » (Isidore Isou, Maurice Lemaître, François Dufrène) qui avaient commencé à considérer la composante du mot — la lettre — comme étant un élément potentiellement signifiant en soi et s’en était servi pour « les dépasser afin de mouler dans leur bloc des œuvres cohérentes. » (Isou cité dans Wikipédia), les poètes sonores commencèrent, avec le magnétophone à ruban qui se démocratisait alors, a explorer les possibilités qu’offrait cet appareil en terme de d’observation et de manipulation du son. Ils en utilisèrent les diverses potentialités (microscope du son, démultiplicateur, etc) pour créer ce que l’on appelle la « poésie sonore » (sound poetry), une forme d’expression sonore qui, sans toujours dénier systématiquement le langage et son sens, s’intéresse davantage au constituantes sonores du discours qu’au discours en tant qu’entité signifiante. Le souffle, le phonème, les bruits résultants de l’élocution combinés à des procédures techniques tels l’usage du microphone et certaines manipulations que permettaient le magnétophone (surimpression, superposition, boucles, etc) furent des éléments qu’ils utilisèrent pour créer ce type d’oeuvre.

D’une certaine façon et en ce sens, le magnétophone fut, pour plusieurs d’entre eux, une extension directe de l’écriture. Des auteurs comme Bernard Hiedseick, par exemple (France) ou, au Canada, Pierre-André Arcand ont des démarches qui vont dans le sens d’une magnification de l’écriture, du sens et du son des mots par des outils électroniques. D’autres, plus radicaux, tel Henri Chopin, se servirent de ces mêmes instruments pour exacerber le potentiel plus strictement sonores du son des mots. D’autres encore se servirent du microphone pour simplement « amplifier », via de simples mixages, le potentiel plurisignifiant des mots croisés entre eux. The Four Horsemen par exemple (Toronto), fit dans les années 70 une poésie sonore plus près du mot et de son sens que de sa désintégration par des outils électroniques.

De façon générale, il faut considérer que le détournement de la fonction d’un média fait donc souvent parti du processus créateur de l’artiste.

1923
États-Unis
László Moholy-Nagy publie dans « Der Sturm », l’article « La nouvelle création en musique » (« Neue Gestaltung in der Musik. Möglichkeiten des Gramophons ») où il y évoque les possibilités créatives du phonographe. 
  
1929
Allemagne
Studio de sons électroniques à Darmstadt (Jörg Mager).
  
1930
Allemagne
« Weekend » de Walter Ruttmann est un film sonore sans images qui peut être considéré comme étant (indirectement) la « première musique concrète ». Le son était enregistré sur pellicule-film et grâce à cela, Ruttmann put faire des montages, mettre des sons en boucles, etc. Le film fut projeté sans image dans une salle, puis fut diffusé comme « Hörspiel » à la radio.
 

France
Dans « Opium, Journal d’une désintoxication », Jean Cocteau y évoque la voix enregistrée et les possibilités étonnantes des disques devenus des objets auditifs.


Grande-Bretagne
Diverses expériences de réverbération sont tentées pour les opéras radiophoniques de Ezra Pound à la BBC.
  
1932
Allemagne
« Studio » de Dessau (Bauhaus) : Paul Arma, László Moholy-Nagy et Friedrich Trautwein.


Grande-Bretagne
Blattnerphone, précurseur direct (et en plus imposant) du magnétophone.
  
1934
France
Edgard Varèse utilise le Theremin (remplacé par les Ondes Martenots par la suite) dans « Équatorial ».
1935
Allemagne
Invention du Magnétophone. L’invention sera introduite aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Elle connaîtra un succès mitigé auprès du grand public, mais important chez les mélomanes, les diffuseurs et les producteurs. Le magnétophone remplacera notamment les disques « acétate » dans les radios et permettra le montage.


URSS
Variophone : premier synthé russe par Evgeny Sholpe à Leningrad.
  
1935-1940
Canada
Norman McLaren, cinéaste d’animation qui sera plus tard associé à l’Office national du film du Canada (ONF), grave, dessine ou photographie directement des sons sur pellicule filmique. Cela génère des sons de nature électronique très particuliers.


États-Unis
Lent essor du magnétophone.
  
1944
États-Unis
Percy Grainger (auteur de « Country Gardens ») en collaboration avec Burnett Cross élabore l’idée d’une « Free Music Machine », une machine à faire une « beatless music with no standard duration », basée sur des sons en perpétuels glissements et dont la mélodie, le timbre et le rythme seraient complètement libérés des contraintes traditionnelles de l’harmonie, de la gamme et de la mesure. Dans sa production, des œuvres telles que « Love Verses from “The Song of Solomon” » contient de tels essais.
  
1945
Allemagne
Premier enregistrement stéréophonique fait à Berlin, au cours d’un bombardement. L’œuvre enregistrée : le cinquième concerto de Beethoven, dirigée par Wilhelm Furtwangler avec, au piano, Walter Gieseking.
  
1948
France
Pierre Schaeffer compose la première musique concrète « Étude aux chemins de fer ». 
  
  1923   1929 1930   1932   1934 1935 1935-2   1944 1945   1948
 
  1923   1929 1930   1932   1934 1935 1935+   1944 1945   1948


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